Comment s’armer contre la critique ? Voilà donc un sujet qui devrait concerner tout le monde ! Pourtant, nous gérons tous de façon très différente les attaques extérieures. Ces dernières peuvent heurter, démotiver, et même, profondément blesser ! Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’elles sont personnelles.

Il n’existe bien sûr pas de recette miracle (quoique), mais je vais vous donner quelques pistes. Non seulement à travers mon expérience personnelle de blogueur, mais aussi en mettant en lumière les personnalités qui ont réussi.


Personne n’est épargné


Un de mes articles sur l’impossible consensus de l’humour peut être étendu à (presque) tous les domaines. Ainsi, nous aurons tous une définition différente de ce qu’est la beauté, un bon parent, une bonne école, etc. Les gens ne parviennent même pas à ne pas s’accorder sur ce qu’est un bon footballeur ou tennisman.

Cela peut pourtant paraître clair, mais des illuminés persistent encore à affirmer que Messi ou Ronaldo est nul en foot et Federer ou Nadal est nul en tennis. J’ai personnellement une préférence pour les deux premiers. Mais dire que Ronaldo et Nadal ne sont pas d’énormes champions est d’une absurdité sans nom !

Si vous décortiquez chaque sphère (artistique, politique, sportive) dans lequel nous retrouvons des gens célèbres, pouvez-vous me citer une personne qui fait l’unanimité ? Une personne qui n’a jamais été moquée ou décriée? Moi, je n’en connais pas !

Si toutes ces personnalités reconnues s’étaient soumises à l’avis de leurs détracteurs, elles ne seraient pas ce qu’elles sont. Nous vivrions tous dans une société immobile dépourvue de créativité ! En d’autres termes, nous évoluerions dans un régime nord-coréen qui ne laisse aucune place à l’individu !


Mes débuts de blogueur


Je ne représente bien sûr pas une personnalité publique. Pour le moment, je ne suis qu’un blogueur inconnu. Autant de raisons de me sentir illégitime et me laisser bouffer par des attaques personnelles. Pourtant, le chemin à suivre est exactement le même pour tout le monde. Il convient tout simplement de réussir à s’armer contre les critiques gratuites.

Celles-ci sont à distinguer des critiques constructives de personnes n’appréciant pas votre angle de vue, mais qui sont capables d’argumenter avec courtoisie, leurs propos. Certains conseils précieux peuvent même en découler. Le seul cas de figure dans lequel une profonde remise en question est de mise, c’est quand une majorité de personnes vous attaque.

Une idée, même controversée, aura toujours un taux de partisan assez élevé si elle est basée sur une réflexion profonde et exprime une réelle conviction. S’il se dessine un ratio d’un commentaire positif contre 10 négatifs, c’est que vous faites fausse route ! Soit vous stigmatisez gratuitement une communauté sans idée derrière, soit vous partez dans un délire que seules quelques personnes comprendront.

Si vos détracteurs restent proportionnellement inférieurs aux personnes qui adhèrent à vos propos, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Pourtant, vous me direz qu’il existe cette énorme différence entre une personne connue et inconnue.

Oui, à la nuance près que la personne connue à su toucher une plus grande frange de la population tandis que la personne qui peine à se faire connaître n’a pas encore su toucher un plus large public.


Un peu de maths


Plusieurs explications sont possibles : il vient de débuter, il ne sait pas se vendre, ou son contenu n’intéresse tout simplement pas assez de gens. C’est sur ces points qu’il conviendra de se concentrer. Pas sur les « haters » qui sont proportionnellement plus ou moins égaux selon que vous soyez connu ou pas.

Pour mieux schématiser, disons que sur un panel visé de 100000 personnes, un blogueur connu va toucher 80000 personnes (80%). Parmi ces 80%, il y a 5% de « haters ». Il aura donc 76000 personnes qui apprécient et 4000 personnes, pas.

Reprenons le même exemple pour le blogueur pas connu. Il va toucher 800 personnes sur les 100000 (0,8%). Parmi ces 800 personnes, il y a également 40 « haters » (5%). Le rapport sera de 760 contre 40 haters.

Le blogueur connu aura un nombre plus grand de « haters », mais que 20% de personnes qu’il n’a pas touché. Le blogueur moins connu a un nombre de « haters » bien plus faible (40), mais n’a pas touché 99,2% (100% – 0,8%) du public.

Morale de l’histoire : à quoi bon, lorsque nous ne sommes pas connus, de s’attarder sur l’avis de gens qui ne vous supportent pas. Ils seront de toute façon toujours présents et de plus en plus nombreux à mesure de la croissance de votre succès. Attardez-vous plutôt sur les 99,2% qui n’ont pas encore pris connaissance de votre existence ou que vous n’avez pas su toucher !

PS : ces chiffres sont bien sûr facultatifs, mais aident à schématiser.

PS2 : si vous avez une aversion aux maths, je vous présente mes plus plates excuses pour cette petite démonstration mathématique !


L’emballement des réseaux sociaux


Vous avez sûrement déjà pu observer que la twittosphère fustige certaines idées exprimées en télévision. Les controversés Eric Zemmour ou, dans un autre registre, l’émission « touche pas à mon poste » de Cyril Hanouna, font très souvent parler d’eux.

Peu importe qu’on adhère ou non, mais si ces personnes s’arrêtaient à la critique, elles n’auraient plus qu’à se pendre. Ceci dit, pas besoin d’être connu ou adepte de buzz pour se faire incendier. Certains inconnus se font des fois menacer de mort pour très peu.

Le souci est que cela arrive également à plus petite échelle. Je peux aisément parler de mes articles à titre controversé que je promeus sur des groupes Facebook. Même s’ils n’engendrent qu’une infime partie de commentaires négatifs, voire haineux, cela ne sert absolument à rien de vouloir défendre sa cause.

C’est une perte de temps totale face à des personnes qui se cachent de toute façon derrière leur écran pour exprimer leur frustration. Pire, ce sont souvent des gens qui se cachent « héroïquement » derrière de faux profils. Étant une personne de nature plutôt sensible à la moindre critique, je voulais toujours convaincre l’autre, me faire justice!

En fait, cela ne sert tout simplement à rien, car vous perdez votre énergie et tentez de vous justifier. Si vous désirez vraiment répondre, faites-le poliment (teinté d’une touche de sarcasme) et allez-vous-en. Je n’ai à ce jour pas trouvé de meilleure méthode pour désarçonner les petit(e)s frustré(e)s du clavier qui ne savent d’ailleurs plus trop quoi répondre après.


Mais alors, comment s’armer concrètement ?


Je pense tout simplement qu’il faut se concentrer sur les personnes positives. Cela ne s’arrête pas aux gens qui nous font des compliments, mais regroupe tous les avis constructifs qui permettent de nous améliorer.

Si par exemple, vous voulez rebondir sur la forme ou le fond de certains de mes articles, cela m’aidera à éventuellement ajuster les prochains. Une personne qui nous insulte d’entrée ou qui n’a pas d’arguments (du genre: c’est nul, pas marrant, etc) ne vous fera pas avancer. Pire, vous risquez de la prendre au mot et vous n’oserez plus vous exprimer de manière naturelle.

Comme je l’ai évoqué plus haut dans l’article, vous serez toujours critiqué en vous exposant vous ou votre travail. Vos progrès sauront vous apporter de grandes satisfactions personnelles, mais ne dissuaderont jamais des personnes malintentionnées de vous coller un tampon pour vous rabaisser.

Si la critique vous atteint trop au plus profond de vous, il conviendra d’entamer un travail personnel. Sans estime de soi, vous ne serez pas apte à vous armer contre la critique. Avec plus de 80 années de carrière, Charles Aznavour, un bon à rien selon certains « grands esprits », l’a mieux prouvé que quiconque.

 

Et vous, que mettez-vous en place pour vous armer contre la critique ?